Xavier Larivière

Prendre son vélo et s’échapper dans les bois, loin, là où tout est lent et silencieux. Je viens de la banlieue de Lévis, à une époque où la forêt nous ceignait aussitôt le pied dehors de la maison. Le cardinal et sa cardinette nous gratifient de leur chant printanier alors que les quelques voisins lointains faisaient ronronner le moteur de leur tondeuse.

 Il m’est difficile de séparer l’expérience de la nature de celle de la ville; malgré nos tentatives de s’extirper de l’ensauvagement, la vie grouille, saute, dévore, s’exprime partout autour. Ainsi je souhaite participer à ce grand théâtre. 

Aujourd’hui j’exprime et je redonne à travers la culture des plantes nourricières. Ces plantes qui ont tout pour plaire : elles sont fortes, diversifiées, gracieuses et ô combien généreuses. Elles m’apprennent à respecter et à remercier, à prendre conscience des cycles et de l’impermanence d’une fleur à pleine fragrance.

 Aux prochaines générations je laisserai en héritage l’abondance des maîtres chênes, la médecine puissante de nos conifères et le récit de la rivière.